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Déficience sensorielle

                                               par MBO GONDA

Le cours de déficience sensorielle de M. Gonda s'est divisé en deux parties : la déficience visuelle et la déficience auditive.

Ce sont deux domaines que je ne maîtrise absolument pas et l'apport théorique du cours m'a été précieux. Il a surtout permis de nuancer et de prendre conscience des différents types de perte auditive et visuelle, des conséquences parfois très différentes selon le type de handicap/maladie sur la vie quotidienne et les adaptations nécessaires à une relative autonomie. Avant ce cours, j'avais une vision assez restrictive de ces handicaps : un aveugle ne voit pas, un sourd n'entend pas. Expérimenter le port de lunettes réalisées par nos prédécesseurs et simulant les différentes pertes de vision fut une expérience très enrichissante, qui, mieux que des mots ou des explications, m'a réellement permis d'ouvrir mon esprit aux nuances. Je mesure désormais ce que la perte même partielle d'un de ces sens peut amener comme difficultés dans la vie.

 

Concernant la déficience visuelle, nous avons vu les différentes pertes du champ visuel (perte de la vision centrale, perte de la vision périphérique, vision floue, vision avec tâches) ainsi que les différents niveau de perte de l'acuité visuelle. Il a aussi été des signes révélateurs de déficience et de l'accueil d'un enfant mal ou non voyant en classe. Pour les futurs orthopédagogues que nous sommes, les éléments fournis lors de ce cours sont précieux  et doivent à mon sens être exploités et approfondis. Bien sûr, la visite au Troisième Oeil fut le complément idéal au cours théorique puisqu'elle a permis de se mettre en situation et de vivre l'expérience de la déficience visuelle au quotidien. N'ayant pu assister à cet après-midi, j'ai été lire les commentaires des autres étudiants pour m'imprégner de ce qu'ils avaient vécu et consulté le site internet de l'ASBL. Je me réfère aussi à quelques expériences qu'il m'a été donné de vivre (parcours dans le noir au Futuroscope à Poitiers [1], repas en aveugle [2] animations lors de journées autour du handicap [3], partage d'expérience autour du cours de M. D'Angelo : "L'école Defré est-elle accessible à une personne aveugle ?"...) [4]. A la télévision aussi, j'ai pu entendre le témoignage de Fabienne Haustant, danseuse, qui raconte son parcours avec une perte progressive de la vue en raison d'une rétinite pigmentaire [5]. Le travail sur Lou Bolland m'a également appris beaucoup sur ce handicap. J'ai aussi voulu me mettre en situation et j'ai tenté chez moi le pliage du linge et tri des chaussettes avec un bandeau. Cela m'a pris beaucoup de temps et d'énergie pour rester concentrée et attentive alors que c'est une tâche automatique et aisée quotidiennement. De tout cela, j'en retire que c'est par l'expérience et la mise en situation qu'il est le plus efficace d'apprendre et qu'il est toujours utile de se mettre à la place de l'enfant et/ou adulte dont nous serons amené à nous occuper pour mieux appréhender leur ressenti et leurs difficultés. 

La déficience auditive constitue le deuxième volet de ce cours. De nouveau, la théorie met en avant la différence entre surdité et hypoacousie, les différences degrés et différents types de surdité. Les difficultés liées à l'intégration scolaire et les adaptations nécessaires à un enfant ayant une déficience auditive en classe sont également traitées.   La problématique qui me semble centrale lorsque l'on traite de la surdité est la communication et les compétences sociale. C'est avec intérêt que j'ai lu et réfléchi aux différentes méthodes utilisées, orales et/ou gestuelles. C'est aussi avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai participé au cours de langue des signes donné au second semestre.  Nous avons bénéficié de trois journées intensives durant lesquelles au delà du geste des mains, c'est tout le corps et particulièrement l'expression du visage qui participent à ce langage. Expérience magnifique et enrichissante couronnée par la venue d'un étudiant sourd qui a patiemment "écouté" et répondu à nos questions avec un humour sans pareille. J'ai également visionné des reportages et documentaires parmi lesquels je retiens l'émission Mille et une vie de Frédéric Lopez (13/03/2017) qui a reçu l'association "Signes sans frontière" créée par Lucie dont les parents sont sourds et muets. 

Enfin, je conclurai avec une expérience familiale, au Château Cousin, maison de répit pour les familles où je séjourne régulièrement avec mes enfants pour quelques jours de vacances. Il y a deux ans, nous avons vécu un séjour avec un groupe de l'Irsa. L'expérience fut très bruyante, les enfants sourds ne se rendant pas compte du bruit qu'ils font en galopant sur les planchers et les grands escaliers ni des sons parfois très puissants qu'ils projettent. L'expérience fut aussi très marquante et émouvante. Quelques enfants cherchaient le contact avec nous et malgré l'absence de moyen de communication verbal et gestuel, il y eut de beaux moments de partage et d'affection. 

[1] Au Futuroscope, l'attraction "Les yeux grands fermés" permet de suivre un parcours de 20 minutes dans le noir, accompagné d'un guide non voyant, dans des ambiances variées (New York, le sommet de l'Himalaya, etc.). Avec humour, le guide nous fait franchir de multiples obstacles (pentes, parois, trous, etc.) et nous aide à aiguiser nos autres sens.

[2] Prendre un repas dans le noir est un concept développé il y a de nombreuses années déjà pour conscientiser le public et faire vivre une expérience sensorielle unique. Actuellement, l'Office national des Aveugles proposent des repas dans le noir à Marche en Famenne. 

[3] La mutualité socialiste, Solidaris, organise chaque année un week-end des Solidarités avec de nombreux concerts et activités de sensibilisation au handicap, parmi lesquelles l'an passé un atelier en aveugle.

 [4] Lors du cours de M. D'Angelo, nous avons débattu de Defré, école inclusive ? 

[5] Emission de Frédéric Lopez, Mille et une vies, du 6 octobre 2016 sur France 2.

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