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Troubles de l'attention

                                               par Sylvie FRERE

De quoi parlons-nous ?

Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un trouble neurologique, qui se caractérise par une tendance excessive à la distraction et des difficultés de concentration, parfois accompagné d'hyperactivité ou d'impulsivité. Il touche 3 à 5 % des enfants d'âge scolaire, mais aussi, dans une moindre proportion, les adolescents et les adultes. L'élément central du trouble consiste en un déficit des processus cognitifs. Dans le cours d'introduction aux troubles d'apprentissage, je traite des troubles cognitifs et parmi les ressources présentées pour les troubles "dys", bon nombre traite également du trouble de l'attention voire l'inclue dans ce qu'on appelle "troubles de l'apprentissage". 

Lors de mes recherches, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce fascicule, édité par la Fondation Roi Baudoin,  "T.D.A. Quoi ?". Dans un langage clair et accessible à tous, il offre une information scientifique, objective et nuancée, ponctuée d'explications précises.

Ce fascicule a été réalisé suite à un vaste chantier sur le trouble de l'attention mené par la Fondation Roi Baudoin en 2005. Elle a financé une étude auprès des professionnels de la santé, des enseignants et des parents pour mener une réflexion et dégager des pistes d'actions pour améliorer la situation des enfants avec TDA/H en Belgique. Cette étude qui allie apport théorique, témoignages, constats, disponible en ligne, s'intitule "Les grands chantiers du TDA/H". Elle a le mérite de faire un état de lieux assez complets. Les pistes d'action proposées n'ont, à ma connaissance, pas ou peu été suivies d'effet. 

La méditation de Pleine conscience pour les enfants avec TDA/H ?

La méditation de Pleine conscience connaît un succès croissant. Reposant sur de très sérieuses bases scientifiques, la méditation a fait l'objet de nombreuses études sur les effets neurologiques d'une pratique régulière. Il est actuellement prouvé qu'elle améliore les fonctions cognitives et qu'elle permet une réorganisation fonctionnelle et structurelle du cerveau. Il est aussi attesté des effets positifs aussi bien sur la mémoire de travail que sur la mémoire à long terme. La méditation permet également d'améliorer les différentes fonctions exécutives, et en premier lieu l'attention. Une étude montre que 78% de personnes ayant des troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité voient leurs symptômes de déficit de l'attention et d'hyperactivité diminuer après un programme de méditation de 8 semaines. Fani Raitano et moi avons réalisé un travail très complet et documenté à ce sujet dans le cadre du cours de Mme Genard, Psychologie des apprentissages.  Pour en savoir plus.... En tant qu'orthopédagogue, étant moi-même formée à la méditation de pleine conscience et la pratiquant régulièrement, l'ayant testée en classe 'ordinaire' avec des enfants de primaire, je suis convaincue des effets positifs que cela pourrait apporter à des enfants ayant un TDA/H.

L'alimentation en question ?

 

 

 

 

Jouer pour entraîner les fonctions exécutives et les différents types d'attention !

 

Dans le cadre du cours d'approfondissement, nous avons réfléchi et conçu en groupe des jeux qui pouvaient travailler les fonctions exécutives et les différents types d'attention. Lien vers le cours.

Associations utiles :

De nombreuses associations oeuvrent pour faire connaître et reconnaître le TDA/H. Selon les associations, elles offrent conseils, formations, ressources, etc. pour les parents et les professionnels.

- TDA/H Belgique : association incontournable pour la Belgique ;

- TDA/H France : à consulter surtout pour sa rubrique "Actualité médiatique et scientifique" qui opère à une veille scientifique sur le sujet ;

- TDA/H chez l'adulte ;

- TDA/H Canada : présentation claire et soignée en rubriques (définition, diagnostic, à l'école...).

Quelques idées de lectures :

A l'attention des parents, le petit rêveur raconte la vie d'un enfant

avec TDA/H à la maison.

Pour les enfants, Herman ou la merveilleuse histoire d'un petit garçon

hyperactif de Pascale Poncelet et Bérengère Sudmann (Alban édition,

2004). 

Pour approfondir, entre autres...

Marie-France Le Heuzey, L'enfant hyperactif, Odile Jacobs, 2017.

Olivier Revol, On se calme ! Mieux vivre l'hyperactivité, J'ai lu, 2014.

Francine Lucier, 100 idées pour mieux gérer les troubles de l'attention, Editions Tom Pousse, 2011.

Nous pouvons y trouver :

- la définition des termes TDA/H ainsi que des termes associés (hyperkinétique, hyperactif, impulsivité...) pour en préciser le sens et l'utilisation souvent erronée ;

- les difficultés au niveau scolaire, familial, relationnel... les troubles d'apprentissage associés, le manque d'estime de soi...

- les critères pour envisager un bilan neurologique et neuropsychologique auprès d'un spécialiste ;

- les "traitements" qui peuvent être proposés. Ils sont de trois ordres : un accompagnement psychologique et une guidance éducative, une remédiation psychothérapeutique (logopédie, psychomotricité, ...) et éventuellement un traitement médicamenteux ;

- le point sur les origines du trouble : la composante génétique, l'influence du milieu et de l'éducation, les incidents autour de la naissance, l'influence de la société actuelle...

Je pense que dans les prochaines années, l'alimentation sera une piste plus couramment exploitée avec des enfants souffrant de TDA/H. Isabelle Filliozat a déjà publié deux ouvrages de vulgarisation sur la question : Il me cherche (JC Lattès, 2014) et Un zeste de conscience dans la cuisine (Poche, 2014). C'est un domaine encore neuf et marginal. Si bien entendu une modification de l'alimentation ne peut pas 'soigner' le trouble, je suis convaincue qu'il peut avoir une sérieuse incidence sur le déficit de l'attention et l'hyperactivité. Domaine à suivre en tant qu'orthopédagogue, et pas uniquement pour ce trouble  !

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